SUITE DES TROIS FEMMES OUVRAGES ET INSTITUTIONS CITES PAR ABREVIATION |
AC
Dictionnaire de l’Académie (suivi de l’année de publication
dans les notes de Michel Gilot).
BCU
Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne.
BPU
Bibliothèque publique et universitaire, Genève.
BV
Bibliothèque publique de la Ville de Neuchâtel.
Documentatieblad
Documentatieblad Werkgroep 18e Eeuw, Nijmegen (1968- , I- ; en cours).
GODET
Philippe Godet, Madame de Charrière et ses amis, d’après
de nombreux documents inédits (1740-1805), Genève, A.
Jullien, 1906, 2 vol. Reprint: Genève, Slatkine Reprints, 1973.
MN
Musée neuchâtelois [lère série]. I-L (1864-1913);
Nouvelle série, I-L (1914-1963), Table générale
des années 1864-1963, par Eliette Buser, Neuchâtel, 1965;
Troisième série, I- (1964- ; en cours).
ROUSSEAU
ROUSSEAU, Oeuvres complètes, édition
publiée sous la direction de Bernard Gagnebin et Marcel Raymond,
Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1959-1969,
4 vol. parus.
Trév.
Dictionnaire de Trévoux (dans les notes de Michel Gilot).
ETABLISSEMENT DU TEXTE
1) Les lettres...tant d’interet, passage
se trouvant à Neuchâtel, BV, ms. 1387, f.21 et qui semble
devoir précéder la Suite proprement dite;
2) suivi de ne lui biffé;
3) sa sensibilité...inclination ajouté
au-dessus de son interet biffé;
4) suivi de lui biffé;
5) dans son caractere ajouté au-dessus
de la ligne;
6) suivi de dans le caractere biffé;
7) suivi de l’aimoit biffé
8) le caractere ajouté au-dessus de
la ligne; lire sans doute d’Emilie;
9) ajouté au-dessus de qu’elle devint
biffé;
10) ajouté au-dessus de la ligne;
11) suivi de seroit toujours une biffé;
12) plusieurs mots illisibles ajoutés au-dessus
de la ligne;
13) ajouté au-dessus de amie n’ayant point
d’autre passion point biffé;
14) ajouté au-dessus de de Cons biffé;
15) ajouté au-dessus de quita biffé;
16) fit...mois ajouté au-dessus de
alla passer l’été biffé;
17) ensuite...raprocherent ajouté au-dessus
de elle revint vers l’automne biffé;
18) suivi de des trois femmes & de The
biffé;
19) au verso on peut lire les vers suivants (voir
O.C, tome X, 407 et 637-638):
pour l’innocent amphigouri
je redoutois la guillotine.
on l’eut pu croire sur sa mine
un fat fraichement anobli
mes craintes etoient ridicules;
en suisse il avoit émigré:
en france le voilà rentré
avec St ... et ses opuscules.
20) eut pu ajouté au-dessus de put
biffé;
21) suivi de et biffé;
22) ajouté au-dessus de la ligne;
23) lls partirent ajouté au-dessus
de la ligne;
24) ajouté au-dessus de manchon biffé;
25) avec beaucoup d’emotion ajouté
au-dessus de la ligne;
26) ajouté au-dessus de crois biffé;
27) lire avec une telle vivacité;
28) ajouté au-dessus de à ces
biffé;
29) dit Constance ajouté au-dessus
de bien biffé;
30) ajouté au-dessus de toujours biffé;
31) suivi de qui leur a plu biffé;
32) d’une sorte ajouté au-dessus de
de cet biffé;
33) et pressé...sein ajouté
au-dessus de la ligne;
34) dès lors ajouté au-dessus
de la ligne;
35) précédé de cent biffé
36) à parier ajouté au-dessus
de la ligne;
37) les titres en marge;
38) serons retablis ajouté au-dessus
de rentrerons biffé;
39) les permissions & dispenses ajouté
au-dessus de l’autorisation biffé;
40) le soir...malade ajouté au-dessus
de la ligne;
41) lire le plus doux;
42) ajouté au-dessus de Brest biffé;
43) ajouté au-dessus de la ligne;
44) ajouté au-dessus de certain biffé;
45) ajouté au-dessus de la ligne;
46) lire de ce;
47) Il faisoit des experiences ajouté
au-dessus de à des plans de toute espece ce qu’il savoit
biffé;
48) il en faisoit ajouté au-dessus de et
biffé;
49) ajouté au-dessus de me biffé;
50) ajouté au-dessus de la ligne;
51) suivi de plusieurs mots biffés illisibles;
52) ajouté au-dessus de la ligne;
53) ajouté au-dessus de lorsque biffé;
54) vouloit achever ajouté au-dessus
de aimoit mieux biffé;
55) d’ ajouté en marge;
56) plutot...le ajouté au-dessus de
que biffé;
57) ajouté au-dessus de la ligne;
58) Stade ou ajouté au-dessus de Breme
et biffé;
59) ajouté au-dessus de fort biffé;
60) en surcharge sur gens;
61) en marge;
62) ajouté au-dessus de la ligne;
63) ajouté au-dessus de porte biffé;
64) suivi d’un mot illisible biffé;
65) suivi de et biffé;
66) ajouté au-dessus de si biffé;
67) ajouté au-dessus de courtisant
biffé;
68) ajouté au-dessus de la ligne;
69) se disoit...Tyran ajouté au-dessus
de la ligne;
70) Il eut en marge;
71) dans le ajouté au-dessus de au
biffé;
72) s’en allerent ajouté au-dessus
de se retirerent biffé;
73) elle lui demanda ajouté au-dessus
de la ligne;
74) furieuse et déseperée ajouté
au-dessus de la ligne par le copiste;
75) suivi de & biffé;
76) Toute sa...renait ajouté au-dessus
de la ligne;
77) ajouté au-dessus de la ligne;
78) elle entre un couteau à la main...il
appelle, passage de la main de Madame de Charrière écrit
sur un papier collé sur un passage écrit de la main de Monsieur
de Charrière. En soulevant ce papier on peut lire les lignes suivantes
(les mots illisibles sont indiqués par des crochets):
[ ]procha[ ]couteau à la Main.[ ]éclairoit son visage. Tant qu’elle le voit dormir[ ]avec[ ] securité il ne lui paroit plus si coupable elle hesite et ne[ ]fapper, imobile irresolue elle soupire. Peut-etre l’a t il entendue. Un petit mouvement qu’il fit redonna à Bianca toute sa résolution. C’est de nouveau l’amant de Rosine le tyran de Bianca un homme perfide et cruel qu’elle voit en lui et elle s’avance[ ]mais son pied touche le livre tombé qu’elle n’avoit pas apperçu. Au bruit qu’elle fait mon Oncle[ ]et sans bien savoir ce qu’il voit[ ]fer & san reconnoitre ne reconnoissant pas la main qui dirige le fer qu’il;
79) suivi de une fois biffé;
80) Je n’ai point...ni ajouté au-dessus
de plusieurs mots biffés;
81) suivi de Sur la foi d’une reputation dont
personne ne songea à examiner les fondemens biffé;
82) parce que en marge;
83) bien à sa fille...affaires ajouté
au-dessus de bien à sa fille biffé;
84) suivi de détester biffé;
85) Jettant sur lui un regard...homme, passage
écrit de la main d’lsabelle de Charrière;
86) suivi de me dit-elle biffé;
87) suivi de à celui là biffé;
88) d’échapper...il reviendroit ajouté
au-dessus de de differer le [mot illisible], qu’il [mot illisible]
biffé;
89) n’avoit ajouté au-dessus de ne
fut biffé, été ajouté au-dessus
de devenue biffé;
90) lire je;
91) on obtint...chose ajouté au-dessus
de autre chose biffé;
92) suivi de fut sa reponse biffé;
93) coutume ajouté au-dessus d’un mot
biffé illisible;
94) on ne s’accoutume ajouté au-dessus
de la ligne;
95) Bachus & ajouté au-dessus de
Bachus biffé;
96) suivi de et Bachus biffé;
97) n’en doutai pas ajouté au-dessus
de le crus biffé;
98) ajouté au-dessus de fumes biffé;
99) ajouté au-dessus de la ligne;
100) suivi de qu’il me sera possible biffé
au-dessus de la ligne;
101) que j’aime ajouté au-dessus de
la ligne;
102) comme amant ajouté au-dessus
de la ligne;
103) suivi de nous nous biffé;
104) suivi de dans lequel biffé;
105) avec des armes ajouté au-dessus
de la ligne;
106) suivi de ma gaieté passée
biffé;
107) ajouté au-dessus de la ligne;
108) ajouté au-dessus de parois biffé;
109) & plus...lui ajouté au-dessus
de la ligne;
110) ajouté au-dessus de la ligne;
111) je pris...vie ajouté au-dessus
de me firent me flatter qu’il pouvoit vivre biffé;
112) précédé de mais necessaire biffé;
113) Mr le Muret grinçoit des dents...conduit:
ce passage paraît être une autre version de celui qui le précède;
114) un crèpe noir avoit ajouté au-dessus de Le
tout avoit biffé;
115) suivi de d’un crepe lugubre et funebre biffé;
116) est toujours là ajouté au-dessus de ne s’est
point dissipé biffé, mot illisible ajouté au-dessous
de la ligne et biffé;
117) ajouté au-dessus de dit biffé;
118) ajouté au- dessus de lorsquand biffé;
119) ajouté au-dessus de auroit biffé;
120) ajouté au-dessus de pas biffé;
121) fin de la mise au net;
122) début du brouillon de la main d’lsabelle de Charrère;
123) ajouté au-dessus de ruines biffé;
124) pour moi ajouté au-dessus de la ligne;
125) qui. . .vie ajouté au-dessus aux depends de leur
repos de leur reputation & de leur sureté & ils m’ont laissé
tout ce qu’ils avoient acquis biffé;
126) suivi de argumens biffé au-dessus de ses raisonnemens
biffé;
127) suivi de les ministres biffé;
128) suivi de les Agioteurs les fournisseurs tant législateurs
que ministres & autres, & les denonciateurs de ceux qui agiotaient
[mot illisible] biffé;
129) par inadvertance ne n’a pas été biffé;
130) ajouté au-dessus de trompoit
biffé;
131) suivi de tout le jour biffé;
132) ajouté au-dessus de auroit biffé;
133) se permettre cela ajouté au-dessus
de donc faire telle ou telle chose biffé;
134) se le defendre ajouté au-dessus
de ne le pas faire repondoit biffé;
135) suivi de le biffé;
136) ajouté au-dessus de j’aimois
biffé;
137) suivi de je respectois sa soeur je plaignois
ses deux enfans si innocens & si malheureux & biffé;
138) suivi de pour leur leur biffé
au-dessus de de ne tenter plus un biffé;
139) suivi de des hommes foibles de soutenir
[deux mots illisibles] desesperé biffé;
140) mot biffé illisible;
141) foibles moyens en marge;
142) suivi de il perdoit biffé;
143) suivi de de canne biffé;
144) suivi de rares des productions biffé;
145) ajouté au-dessus de rare biffé;
146) peut-etre ajouté au-dessus de la ligne;
147) suivi de comme moi biffé;
148) ajouté au-dessus de mes biffé;
149) suivi de romanesques biffé;
150) suivi de bienf biffé;
151) j’oubliois...dire ajouté en marge et au-dessus de la
ligne;
152) suivi de Anglois biffé;
153) ajouté au-dessus de Ecossaise biffé;
154) ajouté au-dessus de qui biffé;
155) suivi de lui biffé;
156) comme pour faire ajouté au-dessus de pour empecher
biffé;
157) au bien qu’il avoit ajouté au-dessus de à
tout projet biffé;
158) ajouté au- dessus de retournai biffé;
159) suivi de à la Martinique biffé au-dessus de en
Amerique. Il y fit vendre une partie de ses possessions & toutes celles
de Biondina que mon mari acheta pour moi. on ne peut biffé;
160) Il [deux mots illisibles] longtems biffé
au-dessus de la ligne, prevoyoit suivi de deux mots illisibles biffés;
161) lire restoit;
162) qu’il restoit biffé au-dessus
de la ligne;
163) & me donna ajouté au-dessus
de pour moi biffé;
164) pavillon...marbre ajouté au-dessus
de la funeste plantation de M bain de Bianca biffé;
165) etre le ajouté au-dessus de le
biffé;
166) suivi de mon domaine & celui de son
ancien maitre biffé;
167) desiré de ajouté au-dessus
de voulu biffé;
168) suivi de & la guerit biffé;
169) & m’en guerit ajouté au-dessus
de la ligne;
170) suivi de & d’[deux mots illisibles]
biffé;
171) suivi de sans biffé au-dessus
de ne le croiroient peut-etre biffé;
172) ajouté au-dessus de determiner
biffé;
173) on les ajouté au-dessus de que
l’on biffé;
174) suivi de vous biffé;
175) suivi de lui biffé;
176) & j’en ai la preuve ajouté
au-dessus de la ligne, penseroient pas lire penseroient-ils pas;
177) cachoient-ils mutuellement ajouté
au-dessus de communiquoit-il pas l’un a l’autre biffé;
178) suivi de croyo biffé;
179) il ne...hommes ajouté au-dessus
de & croyoit que des gens biffé;
180) ne fussent ajouté au-dessus de
etoient biffé;
181) suivi de je trouvois biffé;
182) me sembloit ajouté au-dessus
d’un mot biffé illisible;
183) purement...celles qui ajouté
au-dessus de la ligne, qui répété par inadvertance;
184) ajouté au-dessus de ont connu
biffé;
185) ce dont...chargé ajouté
au-dessus de son devoir biffé;
186) ajouté au-dessus de [mot illisible]
en puerilité biffé;
187) par le plaisir de se vanter ajouté
au-dessus de le plaisir de se vanter biffé;
188) & point ajouté au-dessus
de jamais biffé;
189) fin de cette section inachevée de la
suite des Trois femmes.
COMMENTAIRE
1. Les références à Pichegru et à l’occupation
de la Hollande par l’armée française permettent de situer
l’action de cette Suite en 1795. La dernière lettre de Constance
à l’abbé de la Tour était datée du 12 février
1795, il n’y a donc pas d’hiatus entre les deux volets du roman.
2. Charles Pichegru (1761-1804), général commandant de l’armée
de Rhin-et-Moselle était entré dans Utrecht le 19 janvier
et dans Amsterdam le 20 janvier 1795. Plus tard il traversa le Rhin et
prit Mannheim en mai 1795. Ambitieux, commandant fort habile, Pichegru
avait une personnalité très forte. Le 25 avril 1796 Isabelle
de Charrière écrira à son neveu Willem-René:
‘On dit que Pichegru viendra passer quelque tems à Arbois, chez
lui. J’ai declaré aux jeunes Neuchatelois de ma connoissance que
pour avoir mon estime il faloit qu’ils allassent le contempler.’
3. vulgarisme: terme ‘rare’ (Robert), assez fréquent dans
les dernières oeuvres de Madame de Charrière: façon
de s’exprimer vulgaire (MG).
4. Isabelle de Charrière pense peut-être aux Mémoires
de Charles-François Dumouriez (1739-1823), publiés à
Hambourg en 1794. Jacobin au début de la Révolution, Girondin
plus tard, le général Dumouriez vainquit les Autrichiens
à Jemappes le 6 novembre 1792, puis, après sa défaite
à Neerwinden en mars 1793, il changea de camp. En 1804 il s’installa
en Angleterre, et devint conseiller du gouvernement britannique pendant
la guerre contre Napoléon. De ses Mémoires Isabelle
de Charrière dit à Constant:
J’ai trouvé cette lecture fort interressante. S’il n’y avoit
pas une si grande parade de probité, de pureté, j’y croirois
davantage.’
(lettre des 8-9 avril 1794)
‘ont une grande influence sur toutes les idées morales, lorsqu’elles
émeuvent le coeur; et ce talent est peut-être le moyen le
plus puissant de diriger ou d’éclairer.’
Sur cette question de l’efficacité morale des romans Madame de
Charrière se montre plutôt sceptique.
6. Dès leur parution en 1774 Les Souffrances du jeune Werther
(Die Leiden des jungen Werthers connurent un vif succès et exercèrent
une influence importante sur toute une génération. Le ’werthérisme’
poussa ses adhérents non seulement à imiter les vêtements
du jeune héros de Goethe mais, dans certains cas, à se suicider
comme lui.
7. Allusion non repérée.
8. Clarissa; or the History of a Young Lady, roman de Samuel Richardson
(1689-1761), paru en 1747-1748 et connu en France par l’adaptation abrégée
de l’abbé Prévost (1751) et par la traduction intégrale
de Le Tourneur (1785). L’un des ouvrages les plus célèbres
du 18e siècle, il raconte la lente séduction de la jeune
héroïne, Clarissa Harlowe par Lovelace, dont le nom est devenu
synonyme de séducteur perfide.
9. Zayde (1670), roman de Madame de Lafayette, histoire de l’amour
tragique et de la jalousie qui se déroule dans l’Espagne mauresque.
10. Les Mémoires du comte de Comminge (1735), roman de Madame
de Tencin, roman sentimental de l’amour-passion et de la mort.
11. Dans la Lettre à d’Alembert (1785) Rousseau dit:
’Au fond, quand un homme est allé admirer de belles actions dans
des fables, et pleurer des malheurs imaginaires, qu’a-t-on encore à
exiger de lui ? N’est-il pas content de lui-même? Ne s’applaudit-il
pas de sa belle âme? Ne s’est-il pas acquitté de tout ce qu’il
doit à la vertu par l’hommage qu’il vient de lui rendre ? Que voudrait-on
qu’il fît de plus? Qu’il la pratiquât lui- même? Il n’a
point de role à jouer: il n’est pas comédien.’
(éd. Garnier-Flammarion, Paris, 1967, 79).
12. En effet Anna Howe, amie fidèle et confidente de Clarissa
Harlowe, est une femme intelligente, passionnée, et qui a beaucoup
d’esprit. Malgré ces qualités il faut convenir avec Isabelle
de Charrière que Miss Howe demeure étrangement ‘immobile’
devant la catastrophe dont sa correspondante est menacée.
13. Virgile, L’Enéide, livre IV, vers 160-172.
14. William Robertson (1721-1793), historien écossais, auteur de
plusieurs ouvrages dont sa History of Scotland during the Reigns of
Queen Mary and of James VI... (1759) et sa History of the Reign
of the Emperor Charles the Fifth (1769) étaient les plus célèbres.
Il est évidemment question ici du premier ouvrage.
15. Zaïre, tragédie de Voltaire (1732) dont l’action
se passe au temps des croisades. La jeune captive, Zaïre est tuée
par son admirateur jaloux dans une intrigue inspirée peut-ètre
par l’Othello de Shakespeare.
16. Dans Clarissa c’est le colonel Morden, cousin de l’héroïne,
qui tue Lovelace dans un duel.
17. L’une des rares références au chef-d’oeuvre de son contemporain
Laclos dans les écrits d’lsabelle de Charrière. Grimm avait
partagé l’opinion de ‘l’Editeur’ exprimée ici - et qui est,
selon toute vraisemblance, celle d’lsabelle de Charrière elle-même:
‘Toutes les circonstances de ce dénoûment [du roman], assez
brusquement amenées, n’occupent guère que quatre ou cinq
pages; en conscience, peut-on présumer que ce soit assez de morale
pour détruire le poison répandu dans quatre volumes de séduction,
où l’art de corrompre et de tromper se trouve développé
avec tout le charme que peuvent lui prêter les grâces de l’esprit
et de l’imagination, l’ivresse du plaisir et le jeu très entraînant
d’une intrigue aussi facile qu’ingénieuse? Quelque mauvaise opinion
qu’on puisse avoir de la société en général
et de celle de Paris en particulier, on y rencontrerait, je pense, peu
de liaisons aussi dangereuses, pour une jeune personne, que la lecture
de Liaisons dangereuses de M. de La Clos.’
(Grimm, cité dans les oeuvres complètes de Laclos.
éd. Maurice Allem, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade,
1951, 700).
18. Il s’agit de Caroline-Mathilde (1751-1775), fille de Frédéric,
prince de Galles, qui épousa en 1766 Christian VII (1749-1808),
roi de Danemark et de Norvège de 1766 à 1808. Débauché
et à moitié fou, le roi divorça d’avec sa femme en
1772, qui s’était avouée coupable d’une liaison avec Struensee,
conseiller du roi. La reine passa le reste de sa vie à Celle, près
de Hanovre, où elle mourut le 10 mai 1775.
19. ‘Costume. Nom pris de l’italien et qui signifie [...] les usages
des différents temps, des différents lieux auxquels le peintre
est obligé de se conformer. Pécher contre le costume’
(AC 1740-1798) (MG).
20. improbe: malhonnête (latinisme assez fréquent chez
Madame de Charrière) (MG).
21. Marie de Lorraine (1515-1560), fille de Claude de Lorraine, duc de
Guise et d’Antoinette de Bourbon. Elle épousa en secondes noces
Jacques V, roi d’Ecosse en 1538. En 1542 Jacques V mourut, une semaine
après la naissance de sa fille, Marie Stuart, future reine d’Ecosse.
Marie de Lorraine devint régente en 1554 et mena une campagne habile
contre les protestants en Ecosse jusqu’à sa mort, survenue le 11
juin 1560.
22. Henriette-Marie (1609-1669), fille d’Henri IV et de Marie de Médicis.
En 1625 elle épousa Charles Ier, roi d’Angleterre et
défendait auprès de son mari la cause des catholiques. Pendant
la guerre civile elle cherchait sur le continent des armes et de l’argent
pour appuyer le roi dans sa lutte contre les Parlementaires. Bien qu’obligée
de se réfugier en France en 1644, elle ne cessa pas d’encourager
son mari. Après l’exécution de Charles en 1649, Henriette-Marie
s’occupa de l’éducation de leurs enfants.
23. En 1795 le Piémont, qui faisait partie du royaume de Victor-Amédée
III (1726--1796), roi de Sardaigne, était gravement menacé
par la France révolutionnaire. Appuyés par les Autrichiens,
les Piémontais résistèrent pendant quelque temps,
mais furent vaincus l’année suivante par Bonaparte. La femme de
Victor-Amédée III étant morte en 1785, cette ‘princesse’
est peut-être Marie-Félicité, (1730-1801), sŒur du
roi, ou bien l’une de ses filles: Joséphine (1753-1801), femme du
futur Louis XVIII, roi de France; Marie-Thérèse (1756-1805),
femme du futur Charles X, roi de France; ou Marie-Anne (1757-1827). Est-il
possible qu’lsabelle de Charrière se souvienne d’un passage de Duclos
dans ses Mémoires secrets et confonde ces ‘princesses’ avec
Marie-Louise, femme de Philippe V (1683-1746), roi d’Espagne?:
‘Cette princesse, fille du duc de Savoie, Victor Amédée,
et soeur cadette de la duchesse de Bourgogne, étoit adorée
des Espagnols, et sa mémoire y est encore en vénération.
Long-temps depuis sa mort, le peuple, voyant passer la seconde femme de
Philippe V, continuoit de crier: Viva la Savoyaga! Supérieure
à toutes les disgraces, elle ne parut jamais touchée que
des maux de ses sujets: aucun péril n’ébranla son courage.
Si elle eût perdu la couronne d’Espagne, elle étoit déterminée
à passer dans les Indes. Elle mourut le 14 février 1714,
trop tôt pour le bonheur des peuples et l’exemple des rois.’
(section ‘Règne de Louis XIV’)
24. Isabeau de Bavière (1370-1435), fille d’Etienne II, duc de
Bavière. En 1385 elle épousa Charles VI, roi de France et
devint reine de France en 1389. Elle fut plusieurs fois régente
pendant la folie de son mari, et en 1420, par le traité de Troyes,
elle donna sa fille Catherine en mariage à Henri V, roi d’Angleterre
qu’lsabeau reconnut comme héritier de la couronne de France. Méprisée
pour sa frivolité, elle fut enterrée sans obsèques
à l’abbaye de Saint-Denis.
25. (a) Catherine de Médicis (1519-1589), femme d’Henri II, roi
de France. Habile, mais sans scrupules en politique, elle fut responsable
en partie du massacre de la Saint-Barthélemy; (b) Marie de Médicis
(1573-1642), femme d’Henri IV, roi de France. A la mort de son mari elle
devint régente. Médiocrement intelligente, elle renvoya le
meilleur conseiller du feu roi, Sully. Son influence assura plus tard l’essor
du cardinal de Richelieu qu’elle ne réussit pas à renverser.
26. Voir la note 17 du Commentaire des Trois femmes.
27. Nous dirions enquêteur ou détective,
puisque ‘perquisition’ signifiait ‘recherche qu’on fait de quelque criminel’
(Trév., 1752) (MG).
28. C’est-à-dire, il vous y trouvera forcément.
29. C’est-à-dire, vous épargnera.
30. Lire écueis.
31. ‘Traîneur en terme de guerre signifie les soldats
qui ne marchent pas à leur rang, qui par maladie ou faiblesse ou
quelque autre raison restent après les autres dans leur marche’
(Trev., 1752) (MG).
32. Il s’agit des célèbres Journées d’octobre (journées
des 5 et 6 octobre 1789). Une foule de Parisiens avait marché sur
Versailles le 5 octobre pour demander du pain, et le 6 elle massacra la
garde royale. A la suite de ces événements Louis XVI et sa
famille s’installèrent aux Tuileries, à Paris.
33. Le 10 août 1792 une foule armée s’approcha des Tuileries,
croyant que Louis XVI était sur le point d’agir contre l’Assemblée
et de rétablir son autorité sur la capitale. Les gardes suisses
ouvrirent le feu sur les insurgés et furent tués dans le
massacre qui suivit, massacre dans lequel périt Georges de Montmollin
dont Madame de Charrière connaissait la famille (GODET, II, 20-26).
34. C’est-à-dire Sir James ***.
35. cet hospitable Chateau: anglicisme particulièrement savoureux.
36. Renfermé.
37. ‘En hâte et sans ordre’ (Trév., 1752) (MG).
38. Lire Maupeou. René-Nicolas de Maupeou (1714-1792), chancelier
de France supprima les anciens parlements en 1771 et des fonctionnaires
inamovibles furent chargés de rendre la justice. A Bordeaux la majorité
du nouveau parlement était composée d’anciens magistrats.
Mais en mai 1774 Louis XV mourut, Louis XVI renvoya Maupeou et rappela
les anciens parlements.
39. Un édit de janvier 1776, préparé par Turgot, abolissant
la corvée royale en nature, l’avait remplacée par un impôt
payé par tous les propriétaires, mais l’état de choses
ancien fut rétabli le 11 août de la même année
(MG).
40. Il s’agit d’Henri II d’Albret, roi de Navarre, et de sa fille Jeanne
d’Albret (1528-1572). En 1548 Jeanne d’Albret épousa Antoine de
Bourbon, duc de Vendôme. Leur fils naquit en 1553, et en 1589 devint
Henri IV, roi de France.
41. Elle esperoit de sa fille: elle fondait ses espoirs sur sa fille
(MG).
42. Lire où.
43. ‘Sortable. Qui est convenable à l’état et à
la conduite des personnes. Un mariage sortable. Un parti sortable’
(AC, 1762) (MG).
44. ‘On dit familièrement qu’un homme est un crâne
pour dire que c’est un fou, un écervelé, un tapageur’ (AC,
1798) (MG).
45. ‘C’est en lui [en Jésus-Christ] que vous avez été
instruits à vous dépouiller, eu égard à votre
vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses,
à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence,
et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu
dans une justice et une sainteté que produit la vérité’
(Epître aux Ephésiens de Saint Paul, 4, 22-24, traduction
de Louis Segond).
46. une petite Moresse: le terme était employé couramment
pour négresse (cf. Trév., 1752: ‘Mauresse, Moresse:
femme noire, née en une région d’Afrique appelée la
Mauritanie’) (MG).
47. Bien que le sens infamant du mot apparaisse chez Restif de la Bretonne,
il était un peu moins péjoratif qu’aujourd’hui. Reprenant
ce que notait en 1752 le Dictionnaire de Trévoux, l’Académie
le définit en 1798: ‘Qui est sale et malpropre. Il est familier.
Il est aussi substantif au féminin. C’est une vraie salope.’
(MG).
48. Voir la lettre d’lsabelle de Charrière à César
d’lvernois de mi-juin-mi-juillet 1795 où elle soumet au jugement
de son ami des vers qui diffèrent de ceux que l’on voit ici.
49. Fin de la première version du duel qui est développée
dans la version qui la suit (On trouvera des brouillons du passage dans
notre Appendice III).
50. la paisibilité: le caractère paisible (cf. corruptibilité,
relevé par Féraud, entre autres néologismes formés
de la même façon) (MG).
51. C’est-à-dire le sens.
52. nommes on: lire nommés, on.
53. Lire sans doute dénombrement.
54. avoit: lire avaient.
55. Elisabeth de France (1764-1794), soeur de Louis XVI, qui périt
sur l’échafaud comme lui
56. d’embrasser tantot un roseau tantot un autre: évidemment,
pour y chercher un appui. On retrouvera cette image dans Les
Ruines de Yedburg (MG).
APPENDICE I
Brouillon d’une section de l’Avant-Propos des Trois femmes
(Neuchâtel, BV, ms. 1363, f. 46.)
J’en demanderois un peu plus que l’abbé dit-elle quand il fut sorti
outre cette notion vague du devoir je voudrois trouver chez1)
ceux avec les quel je devrois vivre le respect des devoirs qui se rapporteroient
le plus particulierement a moi & à leurs relations avec moi
Je voudrois que mon Mari ou Mon amant fut fidelle, mon ami vrai &2)
discret mon homme d’affaire exact & probe... N’ayez point d’amant Madame3)
dit un jeune homme qu’à son ton &4) sa sa phisionomie
on auroit pris pour un eleve de Fenelon, aimez Dieu aimez le pour lui même5)
ne craignez point ses chatimens n’ayez point en vue ses recompences, &
s’il6) vous faut d’autres amitiés n’ayez que des amis
qui aiment Dieu7) par dessus toute chose. Toutes les vertus
decoulent d’un sentiment si juste & si doux & ce qu’il peut nous8)
laisser9) de foiblesses doit trouver son excuse auprès
de vous comme auprès de Dieu10) dans la connoissance
de l’imperfection humaine. La Baronne fut surprise Elle savoit bien qu’il
y a encore des Jesuites mais non qu’il eut encore des Quietistes.11)
De tout ce qu’il y a eu chez l homme12) il reste ou revient
toujours13) quelque chose parce que sa nature ne14)
peut changer.
APPENDICE II
Fragment sur Jan Praal
(Neuchâtel, BV, ms. 1387, f. 40.)
Jan Praal demandoit à son disciple favori une petite15)
boite qui contenoit des Medailles de cuivre. Dans une autre boite il y
en avoit d’argent dans une troisieme il y en avoit d’or.16)
l’enfant17) connoissoit le contenue de ces boites qui a l’exterieur
etoient parfaitement semblables. Il ouvre au hazard l’une des trois18)
& voi19) les medailles d’or,20) une autre il
voit les medailles d’argent il alloit ouvrir la troisieme Jan Praal lui
donne un soufflet. La Mere de l’enfant se recrie. Les assistans s’etonnent
L’enfant dit il a raison & tend à son maître21)
la boite fermée.
APPENDICE III
Brouillons de la Suite des Trois femmes
BROUILLON (A) (voir ‘Histoire de Constance’ de la Suite)
(Neuchâtel, BV, ms. 1363, f. 47 ro et vo;
f. 49 ro et vo)
son22)1 maitre de la renvoyer avec Biondina à son
ancienne Maitresse. Celui ci n’y voulut pas consentir. Il craignoit au
fond du coeur23) les reproches de Me Del fonte mais
il disoit seulement à Bianca qu’il ne pouvoit se passer d’elle.24)
Grand Dieu quelle situation!25) Il faloit travailler nuit et
jour a faire reussir des spectacles qui26) où brilloit
une odieuse rivale27) plaire, c’etoit elle qui faisoit eclairer
le theatre c’etoit elle qui aidoit les actrices à s’habilloit28)
qui regardoit le soin des rafrichemens.29) Deux fois en presentant30)
à boire a son maitre qui venoit de chanter un duo avec Mlle31)
Eglé Bianca tomba evanouie. Pauvre Bianca c’est de fatigue
dit-il quand elle fut revenue à elle.32) Bianca secoua
la tête sans parler.
Un jour forcé d’aller33) à une plantation qu’il
negligeoit beaucoup il fit dire ches lui qu’il ne reviendroit que le lendemain
au soir. Bianca hesita si elle ne profiteroit pas de cette absence pour
quiter la maison & se refugier ches sa Maitresse. Elle etoit abattue
lasse foible!34) La plantation de Me del fonte etoit
eloignée elle pouroit être rencontrée ramenée
& traitée en esclave fugitive. Il eut falu partir pendant la
nuit elle la passa la nuit à pleurer35) Le second jour
vint, il etoit etoit avancé deja quand les deux actrices vinrent
ches Mon Oncle disant à Bianca qu’il lui faisoit ordonner36)
de les recevoir de les servir, de faire pour elles tout ce qu’elles exigeroient
Bianca se fit repeter cet ordre plusieurs fois et à la fin elle
crut que veritablement il lui etoit donné. Je suis fachée
d’avoir oublié ches moi37) la lettre que j’ai receue
de votre Maitre dit38) Eglé. Sa SŒur se moqua d’elle
Bianca dit-elle n’hesite certainement pas a nous croire. J’ai hesité
dit Bianca mais je vous crois.39) Vous aves tellement corrompu
une ami naturellement honnête qu’il faut tout croire Eglé
& Marotte40) eclaterent de rire a ce discours. Il y a dit
Marotte41) dans cette Maison un bain fort agreable nous voulons
nous y baigner. C’etoit un cabinet tout semblable a celui de Mlle
del42) fonte a cela près que le marbre en etoit noir
Bianca l’avoit ainsi desiré. Les deux actrices entrent43)
au bain,44) y disent mille extravagances S’y font servir une
collation, du vin & des fruits Bianca etouffoit de douleur & de
rage. Son Maitre rentra à la fin. N’est-il pas vrai45)
dit Eglé dès qu’elle l’aperceut que vous m’aves ecrit46)
de faire ici tout ce qui me plairoit & d’ordonner à Bianca de
nous servir ma soeur et Moi comme elle vous sert vous même. Mon Oncle
etonné de tant d’audace47) rougit & balbutia. Bianca48)
cru qu’il rougissoit de honte et ne douta moins que jamais que l’ordre
n’eut été donné.49) Les deux actrices continuerent
à jouer le personnage qui leur avoit si bien réussi duperent2
elles mon oncle sans qu’il les en eut prié, & ne cesserent d’insulter
à Bianca50) & d’exercer avec derision l’empire qu’elles
s’arrogeoien51) sur elle. Mon timide oncle etoit au desespoir.
Vingt fois il fut sur le point de faire cesser cette odieuse scene, vingt
fois comme enchanté comme ensorcelé il resta imobile &
muet. Enfin Bianca obtint de pouvoir se retirer mais elle resta attentive
à tout après les deux maudites comediennes s’en allerent52)
ce qui se passoit dans la Maison53)3 n’ignora rien de ce qui
pouvoit porter son ressentiment54) & sa douleur à
leur comble Enfin les deux maudites comediennes s’en allerent Mon Oncle
resté seul etoit en proye à la honte &55)
au remord et à la.56) Il pensa à aller trouver
Bianca mais57) que lui dire, que lui dire après cette
horrible Saturnale. Comment avouer tant de foiblesse. Comment se justifier
de tant de cruauté. Il resolut58) de lui parler le lendemain
& pour peu que vous de rompre absolument4 avec les deux
comediennes Bianca s’approcha de sa porte au moment où il se couchoit
alors plus tranquile il se coucha59) & d’une voix ferme60)
elle lui demanda s’il lui promettoit de61) la renvoyer le lendemain
à son ancienne maitresse.62) Repondes63) Non
pas demain repondit mon oncle. Il voulut ajouter64) je65)
crois même qu’il dit quelque mots66) de consolant &
de tendre quelques mots67) mais Bianca s’etoit eloignée
deja68) & ne l’entendoit plus. Se sentant peu disposé
à dormir69) Il lut quelque tems à la lueur d’une
lampe qu’il avoit70) placée aupres de son lit. un rideau
de gaze fermé devant une fenetre ouverte le garentissoit des insectes
volens que la lumiere avoit attiré Mais etendant le bras il &
il voulut poser son livre71) sur72) qui soutenoit
sa lampe mais le livre tomba a coté du gueridon & assez loin
du lit A la fin la fatigue amena le sommeil & son livre echappat tomber5
tout apres du pied de la table qui soutenoit sa lampe.
laissa echapper le livre qui tomba assez loin de son lit
Bianca cependant73) comme une ombre errante parcouroit la Maison
& le jardin & le jardin qui le bordoit ce même jardin dans
lequel on avoit [ ]74) le theatre. se raprochant de son enfant
qui dormoit arrosoit75) son visage de larmes. Enfin elle s’arrete
aupres du rideau assurée76) que tout dort que nul mouvement
ne se fait plus elle ecarte le rideau77) d’une fenêtre
basse que son maitre avoit laissé ouverte78) elle entre
dans la chambre de6 non par la porte qui auroit fait du bruit
mais par une fenetre ouverte79) elle entre80) un
couteau à la main
sur le jardin & un couteau à la main elle s’approche de son
maitre81) La lampe bruloit La lampe eclairoit son visage tant
qu’elle le82) Tant qu’elle le voit dormir elle ne peut se resoudre
à le fraper mais elle croit voir83) un leger mouvement
aussitot toute84) sa resolution85) lui revient une
fenêtre basse etoit ouverte dans la chambre de son maitre c’est par
là qu’elle entra en ecartant doucement là7 rideau
de gaze qu’on opose dans ce paÿs la aux insectes sans nombre qui volent
la nuit comme le jour & que que la lumiere attire
en entrant par la fenêtre ouverte que Bianca ecartant la gaze qu’on
oppose dans ce pays la aux insectes entra un couteau a la main elle entre86)
elle s’avance La porte eut fait quelque bruit Mais son pied touche87)
le livre tombé qu’elle n’avoit pas aperceu, le88) bruit
qu’elle fait reveille mon Oncle se reveille & sans savoir bien encore
ce qu’il voit il fait un cri89) La lampe eclairoit le visage
de son maitre tant qu’90) a la fois mon oncle & un chien
qui dormoit près de son dormoit dans un coin de sa chambre91)
aboye, reveille un vieil esclave un chien92) toute la maison
se reveille et accourt tous les esclaves accourent. Bianca est entourée
garottée & entrainée.93) Qu’on la laisse Ne
la liez pas ne la Laissez la crioit mon oncle
Ne la plaignez pas, Plaignez Mon oncle. Jamais desespoir ne fut egal au
sien. Il fit tout ce qu’il put pour arreter la procedure. Il dit94)
que Bianca etoit grosse. Elle le nia. Quelle etoit sujette à des
accès de demence Bianca soutint que toujours elle avoit joui de
toute sa raison95)
c’est un accès de demence elle est malade sans doute. Non
disoit Bianca j’ai toute ma raison qu’on m’emmene j’ai tenté une
action juste mais qui n’en doit pas moins être punie & je demande
une promte mort.96) Plaignez plaignez non pas Bianca mais son
amant. Oh quel destin que le sien quel long suplice. Nulle interruption
nul adoucissement a la peine la plus cruelle qu’on eprouvat jamais.97)
Pas une plainte ne lui echappa pas une larme ne coula de ses yeux. Elle
dit qu’il lui etoit indiferent d’avoir reussi ou non a punir le plus perfide
des hommes. Mais que son dessein etoit juste & devoit être aprouvé
de Dieu98) Mon oncle s’etant mis sur son passage lorsqu’elle
fut menée aux juges elle detourna obstinement99) la tête.
Sa fille lui fut aussi8 hais les hommes fut tout ce qu’elle
lui dit & elle l’embrassa mais sans montrer aucune foiblesse. Pour
mon oncle on ne peut decrire l’etat où il fut.100)
arrivé chez sa tante où on le traina a peine en fut-il
reconnu a peine put-il la reconnoitre. Bianca ses douleurs son crime sa
mort etoient peints sur les visages de ces deux infortunés le un9
penible etoit des paroles retenues101) sur leur levres. Ils
n’osoient parler de peur de dire & d’entendre des paroles102)
mots dont chacun leur eut103) dechiré ce qui leur eut
dechiré104) l’ame.105) Faloit-il me l’oter
dit une fois Me Del fonte. M’aviez vous accoutumé repondit
mon Oncle a vaincre le moindre de mes penchans comment aurois-je resisté
a une passion violente.106) Depuis ce tems il contraignirent
les reproches dont leurs107) coeurs etoient pleins & cela
bien moins par pitié l’un de l’autre que par menagement pour eux
mêmes. Me Del fonte devint languissante & Mourant.
Soit oubli soit reste d’affection108) Elle n’avoit pas changé
le testament par lequel elle laissoit mon oncle seul heritier de son lieu.
Dès que ce testament eut été lu aux parens assemblés
mon oncle le dechira &109) les parens touchés de
cette generosité se cotiserent pour faire à la fille de Bianca
une part110) de niece promettant de gerer ce bien & d’être
les tuteurs de l’enfant si elle venoit à perdre son pere. On voyoit
bien que ce malheureux homme ne pouvoit vivre longtems.111)
Il se hata d’arranger ses affaires & se flattant peut-être
de perdre une partie de ses souvenirs ses remords & de ses regrets112)
en fuyant113) cette Ile devenue pour lui le tartare il s’embarqua
pour l’Europe & arriva chez ma Mere avec Biondina dont la vue lui causoit
plus de douleur que de plaisir114) etoit plus penible qu’agreable
mais dont cependant il ne pouvoit se separer meme pour quelques heures
sans un combat & un tourment affreux. Voilà l’homme avec lequel
Ma Mere & moi vecumes pendant environ une année & demi.
Il me couta ma Mere, dabord ses soins puis elle même. Il115)
n’etoit pas mort encore quand accablée de douleur & de fatigue
elle prit une fievre à la fois116) inflamatoire &
nerveuse117) dont elle mourut quelques heures118)
après son frere. J’etois seule dans la maison avec Biondina &
des domestiques. Je mis l’enfant chez une voisine qui l’aimoit & je
fis porter près l’un de l’autre les deux cadavres119)
et moi je veillai nuit & jour120) que je portai près
l’un de l’autre121) de peur qu’on ne les enterrat trop vite
promtement.122) Figurez vous qu’on admirat Mon courage. Du courage!
Que veut-on dire. Encore si l’on eut parlé de mon affection mais
ce n’etoit pas pour ces corps inanimes que l’admiration qui l’avoit precedée.
Ne sera t’on jamais raisonnable après avoir fui ce que vous aimez
lorsque peut-être il respire encore & [ ]123)10 de
votre lache abandon. rendrez vous toujours ridicules humains des hommes
foux a des chairs corrompues excepté ceux qu’on doit aux124)
morts. peu de soins des funerailes et ce fut le sujet d’un blame aussi
absurde que l’auroit été Oh n’abandonnez pas les mourans
& Emilie si je meurs Ne laissez pas a d’autres le soin de juger si
je suis morte rendez moi ce que je fis pour une mere mais point d’urne
point d’inscription. Vous garderez mon souvenir dans votre coeur bien plus
longtems que je ne le desire. Un cadavre n’est rien Mais ne faut-il pas
s’assurer si c’est un cadavre. Une fois qu’on en est sur que tout soin
finisse hors celui d’oter125)
BROUILLON (B)11
(Neuchâtel BV, ms. 1363, f.41 ro et vo;
f.48 ro et vo; f.39 ro et vo;
f.40 ro et vo)
M. le Muret126) grinçoit des dents. Mettez Vous en garde
dit- il encore. J’aurois peut-être repliqué. C’est assez me
dit Mon ami on croiroit que tu as peur. Il tremble s’ecria le Muret avec
une sorte de joye feroce c’est sans doute un pressentiment. Vous vous trompez
lui dis-je en même tems que je parai un coup qu’il me portoit &
j’en porte un qui l’etend a mes pieds. Nous appellons, nous demandons à
grands cris les chirurgiens...127) Je vois encore les convulsions
qui me firent me flatter qu’il pouroit vivre. ll etoit mort. J’ai vu depuis
la mort j’en ai été entouré j’en ai été
menacé128) je l’ai commandé & peut-être
donnée mais129) jamais je n’eprouvai une sensation pareille
à celle de ce moment. l’impression en sera à jamais inefacable.
Par ordre du Cne on me mit des fers & l’on me mena à
fond de cales. Les deux seconds furent traités à peu près
comme moi & M. Du B. defendit qu’on eut d’autre comunication avec nous
que celle qui seroit indispensable de peur comme il me l’a dit depuis que
le témoignage de nos camarades devant le tribunal de la colonie
ou nous debarquerions n’en perdit quelque chose de sa force. Ce tribunal
m’acquita mais je ne m’acquitai point. Je condamnai en moi non pas precisemment
un combat130) un meurtre forcés Mais131) la
gayté folâtre & l’inconsideration qui m’y avoient conduit.
Je les abjurai pour jamais & quand je ne les aurois pas abjurés
ils m’avoient quités. A l’image de la mort de M. le Muret s’etoit
joint ce qu’il m’avoit appris de sa vie & le tout avoit couvert dans
mon imagination132) d’un crepe lugubre & funebre133)
la societé, nos institutions, le monde. Ce crepe ne s’est point
dissipé. Je vois tout noir. Rien surtout134) n’est si
triste que les regards que je jette sur moi même. aussi me suis-je
accoutumé à les detourner135) promtement; je m’occupe
beaucoup et reflechis le Moins que je puis de cette sorte j’ai appris à
supporter mon existence N’ai-je pas reussi à vous otez une partie
de vos regrets dit Constance fort emue. Non dit le Vicomte. Non pas jusqu’ici
au contraire vous avez fait revivre une douleur un peu amortie Mais cela
passera. Je serai comme auparavant ou mieux peut-être.
Je136) ne respirai dit Constance Me de Vaucourt137)
que lorsque M. de Merival fut absout La138) vivacité
qu’on m’avoit vu mettre dans ce que je disois pour sa defense me fit croire139)
encore140) plus interressée à sa conservation
que je ne l’etois. Plus je jurois141) qu’il n’y avoit eu entre
nous que des jeux d’enfans moins on etoit porté à le142)
croire.143) Je sai qu’on le dit à M. de Merival &
qu’on lui fit un144) devoir s’eloigner de moi dès qu’il
seroit libre.145) de peur que sa presence ou mon etourderie
ne me compromiscent davantage. Moi146) Je souhaitois de passionement
de147) lui demander pardon de tous les chagrins que je lui avois
attiré,148) & La Ducret à qui je le dis149)
offrit de me le faire voir secretement150) de m’eclaira151)
sur l’indecence d’une pareille152) demarche en même tems
qu’elle me acheva de me faire153) connoitre l’excès de
la154) turpitude de cette ame infernale.155) La Ducret
fut chassée156) & me tins12 exactement
renfermée jusqu’à ce que tout le monde sut que M. de Merival
etoit parti. Secretement m’ecriai je pourquoi secretement mais eclairée
par157) ce mot sur l’indecence qu’il y auroit à le voir
du tout13 je renoncai à ce projet. La proposition aussi
m’eclaira sur celle qui me l’avoit faite & surtout sur sa conduite159)
à bord du vaisseau je la gardai & restai tantot renfermant chez
moi jusqu’à près le depart de M. de Merival après
quoi je la chassai ignominieusement160) Alors je devins circonspecte
& si l’histoire de Bianca161) m’avoit peu162)
munie contre les seductions de l’amour j’ose dire que la Mort de M. le
Muret me guerit de mon etourderie & de mon imprudence. Une pareille
experience me tint lieu d’années accumulées qui se seroient
passées plus doucement. et de l’enfance je passai tout à
coup à la maturité163) sans perdre164)
cependant tout-a fait165) ma petulance premiere non plus que
mon ancienne indolence. Ce qu’il m’est reste de petulence a ete apellé
selon les gens & les occasions166) tantot aimable167)
vivacité Zele pretieux et louable, ou tantot precipitation facheuse168)
dangereuse & condamnable impetuosité.169) La verité
est entre deux. Dès que mon deuil fut un peu eclairci dès
que mon pere put me faire connoitre aux habitans170) de la colonie
et à ceux qui y abordoit de toutes parts je receus toutes sortes
d’hommages Mon histoire171) avoit172) moins terni173)
ma reputation qu’elle n’avoit preté de charmes à ma personne.
Une andromaque de 17 ans attiroit tous les regards & même sans
fortune j’aurois pu me me marier avantageusement. Je fus aimée de
gens qui ne vouloient & ne pouvoient pas se marier je fus recherchée
de plusieurs hommes dont la recherche pouvoit me flatter mais je ne voulois
ni d’un mari amant ni d’un mari comme M. Le Muret, ni d’un amour174)
sans mariage Je conjurai mon pere de me laisser respirer quelques tems
debarrassée de tout lien sinon175) de mon attachement
pour lui. Mon pere etoit aimable176) plein d’esprit je l’aimai
d’inclination autant que de reconnoissance.177) Il me traita
avec complaisance & bonté178) sur le point du mariage
comme sur tous les autres179) & ce fut de plein gré
que180) point & ce fut de plein gré que j’epousai
dix huit mois après mon arrivée un homme qui n’avoit cessé
de me rendre des soins sans se montrer jamais importun ni même empressé.
Je n’ai vu chez nul autre homme autant181) d’esprit182)
ni si peu d’envie d’en183) montrer. Il n’avoit le ton d’aucun
paÿs ni d’aucune classe d’hommes184) mais il en185)
avoit un qui convenoit à toutes les classes & à tous
les pays.186) Il savoit toutes les langues vivantes &187)
Mais ne188) parloit que la sienne à moins d’une veritable
necessité. Au besoin il se trouvoit au fait de tout capable de tout
mais jamais d’etalage14 ni d’empressement189) il
faloit au contraire190) le presser pour191) &
si un autre pouvoit dire ou faire192) ce que l’on193)
on demandoit il lui en194) laissoit le tems195) ne
relevant même jamais une erreur peu importante. Il avoit beaucoup
vecu avec mon pere & tous deux ils196) avoient une molesce
de moeurs & de principes que je n’ai jamais vu ailleurs a ce degré
dirai-je le plus ou le moins facheux de tous? Point197) de Maximes
perverses198) point d’actions peu decentes.199) &
leurs subalternes etoient repris severement dès qu’ils passoient
une certaine mediocrité de vice.200) Pendant qu’ils ont
pour ainsi dire gouverné cette colonie personne n’a crié
contre eux & peut-être que rien ne s’est fait strictement bien
ni avec une scrupuleuse honneteté. Quand ils me voyoient mesurer
peser payer201) avec la derniere rigueur ce qu’on ne demandoit
pas mieux que de me donner pour obtenir ma recommendation ou mon intercession,
mon pere sourioit. Elle fait très bien disoit mon mari & il
m’aidoit a prendre soin que tout se passat comme je l’entendois. Si l’intention
etoit recompensée comme le fait c’etoit sans que je me doutasse
de rien & j’ai vecu longtems sans savoir que nous
J’ai vecu longtems sans savoir que nous etions payés202)
pour permettre203 des choses qui etoient permises à chacun
&204) d’autres qui n’auroient jamais du l’être a personne.
Que l’inocence payoit sa securité; le vice son impunité;
que notre protection sufisoit au plus malhabile au plus negligent au plus
inique, & qu’elle etoit necessaire au plus capable & au plus scrupuleux
... Au plus scrupuleux! qu’est ce que je205) dis? ai-je vu dans
ces climats ou l’on ne va bruler & suffoquer206) que pour
gagner de l’argent ou l’on ne peut207) gagner qu’à force
de ruses & de rapines ai-je vu des gens des scrupules desquels je voulusse
repondre? Et quand ce ne seroit que ce prix que l’on paye & qu’il faut
bien regagner pour acheter la liberté de208) faire209)
des choses licites n’est-ce pas deja la une malversation? On ne corrompt
pas il est vrai l’homme deja corrompu mais on sert par necessité
une coutume perverse & bientot210) on rencherit par cupidité
sur ce que d’autres pervers avoient imaginé.211) Dans
les commencements comme je l’ai deja dit212) Je ne m’apercevois
de rien de tout cela Mon pere & mon mari aimoient mon inocence &
dissimuloient213) pour me214) la conserver. Peut-être
qu’une fois sufisamment riches215) ils auroient bien voulu tous
deux revenir à une216) honnêteté dont ils
n’avoient ni l’un ni l’autre perdu le tact Mais je crois qu’ils n’auroient
osé se le dire ne sachant pas comment cela seroit receu. L’un ne
savoit pas si l’autre ne se facheroit pas contre lui217) ou
ne le trouveroit pas très ridicule Je crois les avoir vu dans cet
embaras. Peut-être218) n’auroient ils219) pu
se resoudre a condamner par une conduite nouvelle leur conduite ancienne
cependant c’est dans leur timidité220) vis à vis
l’un de l’autre qu’a consisté si je ne me trompe221)
la principale dificulté. Et savons nous si une pareille dificulté
n’a pas empeché beaucoup de gens de revenir à la moderation
à la sagesse à la vertu que peut-être ils regrettoient.
Beaucoup d’222)Emigrés n’auroient ils point pensé
a dire rentrons pendant qu’il en est encore tems,223) abandonnons
nos pretentions excessives. Si nous aimons notre Roi & notre224)
culte non avec le fanatisme que nous professons mais comme ils peuvent
etre aimés225) raprochons nous de l’un ne desertons pas
l’autre. Sauvons notre pays & nous même par des sacrifices genereux226)
& une resistance courageuse227) Robespierre Barere St
Just n’auroient ils jamais pensé a dire c’est trop de Sang c’est
trop d’horreurs arretons228) les boureaux, ... Si229)
l’un d’eux l’eut dit peut-etre que chacun230) des autres231)
auroient en vain eut embrassé avec transport sa propre opinion son
propre desir, le voeu de son propre coeur. Que dans une232)
troupe d’escrocs,233) de faux joueurs ou de voleurs de grand
chemins personne n’ose declarer ses doutes ni ses repugnances c’est ce
que tout le monde sait & rien n’est si simple, on craint d’etre234)
traité comme un futur delateur mais je crois que la235)
mauvaise honte prolonge autant de mauvaises associations que cet autre
sentiment plus distinct d’une crainte plus serieuse. Je crois que des libertins
des impies des gens d’une demi probité n’osent se dire l’un à
l’autre236) je commence à crainde237)15 ma
conscience &238) à respecter239) la severe
vertu je crois que beaucoup de Roi240) voudroient &241)
n’osent se dire je commence a reconnoitre les droits des peuples, beaucoup
de242) Nobles je commence à croire243) que
notre superiorité sur les roturiers est une chimere, beaucoup de
Catholiques zelés244)je commence a croire que l’on peut
adorer Dieu sans le secours du pape & dans un champ comme dans une
eglise.245) Osez parler vous tous gens raisonnables & si
vous exitez des clameurs246) au lieu d’aplaudissemens247)
repoussés de vos associaciés respectifs vous vous248)
reunirez entre vous & ces clameurs même vous feront reconoitre
de vos pairs & repoussés de vos associés respectifs vous
vous reunirez entre vous et249) deviendrez l’areopage du monde.
Peut-être Mon Mari m’aimoit-il plus qu’il ne vouloit me le laisser
croire. Il disoit de tems en tems que rien n’etoit plus incomode pour une
femme qu’un Mari amoureux; parce250) qu’on ne pouvoit pas se
persuader qu’il ne fut point jaloux.251) Jamais il ne m’a252)
entretenu un demi quart d’heure de ses sentimens pour moi253)
Mais dans toutes les occasion de me254) faire plaisir,255)
de m’epargner du chagrin il n’a rien negligé de ce qu’il etoit possible
de faire.256) je n’avois qu’à desirer pour avoir. qu’à
craindre pour être debarassée du sujet de ma crainte. Entendant
mon pere me plaisanter sur la passion vraye ou pretendue d’un homme qui
avoit de l’eclat par son257) esprit & par son nom, j’espere258)
dit mon mari259) que votre fille260) regardera sa
passion261) avec indiference. Il n’a pas <pas> beaucoup
d’esprit puisqu’il fait cas de l’esprit & qu’il etale le sien. On n’etale
pas un tresor inepuisable on s’y fie on s’en sert & voila tout. Dailleurs
cet homme ne restera pas longtems ici.262) Je jouirois du bonheur
de ma femme quelqu’en fut la cause mais sa douleur263) me rendroit
le plus malheureux des hommes il faut pour l’amour d’elle & de moi
qu’elle ne se prepare264) point de regrets.265) Voila
le seul discours de mari ou d’amant qu’il m’ait jamais tenu & l’on
voit que ce n’etoit pas le discours d’un mari jaloux ni d’un amant exigeant.
Toute sa conduite toute celle de mon pere à mon egard266)
fut celle de la bonté prevenante & obligeante.267)
Dans mon contrat de mariage on m’avoit donné tout ce qu’en pareil
cas l’on peut donner & outre que par268) leurs testamens
ces deux hommes me laissoient leur fortune entiere il avoient fait en mon
nom des acquisitions dont ils vouloient que j’eusse la proprieté
sur le champ. Ils en firent d’autres dans un autre tems pour moi269)
sous d’autres noms270) enfin quand M. Kildary receut de leurs
mains tous les titres qu’ils me donnoient à leur fortune il fut
surpris de tant d’ingenieuse prevoyance. Etoit une271) manie272)
que leur soif du gain & leur infatigable activité
BROUILLON (C) (voir ‘Suite et fin de l’Histoire de Constance’)
(Neuchâtel, BV, ms. 1363, f. 39 bis ro)
N’y273) auroit-il pas beaucoup d’Emigré qui ont pensé
à dire rentrons pendant qu’il en est encore tems;274)
Si nous aimons notre Roi & notre culte non avec le fanatisme que nous
professons mais comme il peuvent etre aimé il faut ne pas abandonner275)
l’un & ne pas deserter l’autre. Rentrons sauvons notre Paÿs &
nous même par des sacrifices genereux & une resistance courageuse.
Robespierre Barere St Just etoient pourtant des hommes & non des276)
tigres ou des Hyenes n’auroient-ils donc277) jamais pensé
à dire c’est trop de sang c’est trop d’horreurs. arretons les bourreaux.
Si l’un d’eux l’eut dit278) peut-être que chacun des autres
eut embrassé avec transport sa propre opinion le voeu de son propre
coeur qu’il n’osoit exprimer On n’ose279) parmi des escrocs
& des brigands exprimer280) ses repugnances par la crainte
d’être traite comme <comme> un futur delateur mais je crois
que dans beaucoup d’autres associations la Mauvais16 honte fait
le même effet que cette crainte plus grave Je crois que des gens
d’une demi probité voudroient & n’osoient pas dire Je commence
a sentir
APPENDICE IV
Brouillon d’une section de la Suite des Trois femmes
(Neuchâtel, BV, ms. 1387, f. 27 ro)
[ ]lui281) conseillerent de me faire
[ ]s le corps282) qu’il venoit de
[ ]pour prendre un parti avec
[ ]voyer283) plutot qu’elle ne m’envoya
[ ]is-je arrivé que je fus rapellé
[ ]que. Elle etoit284) malade
[ ]rs. Deja elle voyoit l’un de
[ ]é par des sauvages & l’autre
[ ]lant combats .Je revins donc &
[ ]s. Fut-ce avec plaisir M. l’abbé
[ ]t aux etudes285)
[ ]rd que prefereriez vous qu’auriez
[ ]Je n’aurois su que choisir,286) j’ai jamais osé
[ ]e laisser gouverner par les evenemens &
[ ]mon devoir dans les evenemens. Manquant
[ ]que je devois prendre, ne sachant pas bien ou je
[ ]’ouvroit les circomstances.287)
APPENDICE V
Texte sur Jan Praal
(Coll. Van Tuyll van Coelhorst, La Haye)
J’ai parlé avec l’auteur des trois Femmes de ce que ses compatriotes
approuvent dans ce petit ouvrage & aussi de ce qu’ils y blâment.
Je lui ai dit que son Jan Praal n’avoit pas plû du tout & qu’on
ne savoit dans quel but elle avoit introduit ce personnage.
Voici à peu près ce qu’elle m’as repondu ...
Dabord je ne crois mériter aucun blâme par cela seul que j’ai
dit la vérité, je tiens de Praalder17 qui étoit
un de ces Nord Hollandois auxquels la science de Descartes avait êté
transmise, que beaucoup de gens dans son village & dans les villages
voisins étoient Mathématiciens comme lui. que parmi eux il
ÿ avait de très bons Mechaniciens, que parmi eux il y avait
plusieurs Athées &c&c enfin mon Jan Praal n’est pas un personnage
fictif. C’est le portrait d’un grand nombre d’originaux. Àtort ou
à raison, je suis davis qu’il est permis de dire tout ce qui est
vrai: & de laisser288) aux auditeurs et aux lecteurs à
tirer de toute verite qui leur est présentée lusage qui leur
semblera raisonnable, et utile, ce nest pas à moi à trier
pour les autres les vérités qui leur conviennent, c’est à
eux à se les adapter; je désapprouve les fraudes pieuses
et n’aime guères mieux les dissimulations, les retiscences pieuses.
On peut nêtre pas de cet avis dans toute son étendue on peut
trouver qu’on na aucune obligation de tout dire, et effectivement la vie
n’est pas assés longue pour publier tout ce qui est arrivé
dans le monde, la mienne au moins ne le sera pas assés pour dire
ou écrire la moitié de ce que j’ai vu arriver d’interessan.
Mais s’il n’est pas obligatoire de dire tout ce que l’on sait cela
est du moins parfaitement permis et selon moi me voilà justifiée.18
Je nai point mérité de blâme. voÿons aprésent
si ne meritant pas de blâme je mérite quelques louanges pour
l’introduction de mon NordHollandois et pour cela j’exposerai simplement
mes motifs
1. J’ai voulu consacrer la mémoire d’une anecdote nationale, qui
m’a toujours paru curieuse. Un homme de Génie exilé de son
paÿs est jetté sur une côte étrangère,
il y répand un germe de science qui fructifie si bien que plus d’un
siècle après, les habitans cultivent encore cette science
et s’y perfectionent; Cela m’a paru d’autant plus curieux que Descartes
qui étoit François ne parloit pas Hollandois & que ses
Disciples de la NordHollande ne parloient pas autre chose, qu’ils étoient
de Simples païsans, c’est à dire des gens que leur première
éducation navait pas préparée à recevoir des
lumières telles que les leur donna Descartes. Rien n’excitoit chés
eux une grande émulation, point d’academie, point de prix proposés,
point de recompense litéraires cependant ces savans si peu encouragés
ont fait les plus grands progrès et ont portés leurs vuës
aussi loin que ceux qui ont brillés àu Centre de l’Europe
et dans les capitales du Monde. Ils ont fourni des examinateurs à
nos amirautés, des instituteurs à nos écoles, ils
ont calculé & predit des Comêtes, ils ont comparés
les effets des differends Moulins pour les dessêchement de nos Marais.
Il semble en un mot que Descartes n’ait eu qu’à parler, à
laisser êchapper quelques etincelles de son génie pour fournir
à ce petit peuple NordHollandois des clartés si brillantes
que rien n’a pu les obscurcir loin de les pouvoir éteindre.
2. Qu’on se souvienne de mon epigraphe cogitans, dubito. peut- être
l’a t-on retranché de l’édition lue en Holland[ois?].289)
Je doute de l’utilité des290) institutions de
la nature de celles qu’établit Théobald. Lorsque des difficultés
se presentent & que de quelque manière qu’on se conduise on
ne peut éviter du blame et du mal. Je doute entre les differends
partis à prendre. Que mes lecteurs fixent leur pensée sur
mes doutes et quils se décident, l’un dira je ne veux point
établir d’école parcequ’un Jan Praal pourra s’introduire
parmi mes instituteurs, un autre dira j’établirai des écoles
& j’en expulserai les Jans Praals au risque de me faire apeller un
persecuteur fanatique un troisiéme dira j’aceuillirai & conserverai
les Jans Praals avec plaisir & enthousiasme... Que chacun fasse comme
il l’entendra j’aurai porté chacun à se décider sur
ce qu’il croit devoir faire
3. Choqué depuis bien des années de la lenteur et de la mollesse
avec laquelle on se determine lorsque toutes les raisons de se déterminer
nous ont été produites, et que les nouvelles preuves qu’on
demande pour accéder à une opinion sont parfaitement superflues,
j’ai voulu en avoir le coeur net et à quel autre qu’un sec mathematicien
pouvais-je mieux à cet égard faire dire ce que je pensais?
Ici mes lecteurs n’ont fait attention à Jan Praal que sous ce point
de vuë & plusieurs d’entreux mont remercié19.
Notes de texte
1) trouver chez ajouté au-dessus de dans biffé;
2) vrai & ajouté au-dessus de la ligne; 3) ajouté
au-dessus de la ligne; 4) son ton & ajouté au-dessus
de sa douceur de biffé; 5) suivi de sans biffé;
6) s’il ajouté au-dessus de si biffé; 7) suivi
de plus que biffé; 8) ajouté au-dessus de la ligne;
9) nous biffé au-dessus de la ligne; 10) ajouté au-dessus
de l’etre supreme biffé; 11) suivi de Il y a de tout chez
les hommes de consci biffé; 12) l ajouté au-dessus
de les biffé, s de hommes biffé; 13)
ajouté au-dessus de la ligne; 14) suivi de change biffé;
15) suivi de boite dans laquele il y avoit des medailles de cuivre
biffé; 16) suivi de Ces boites et le etoient semblables a l’exterieur
biffé; 17) suivi de en biffé; 18) suivi de c’etoi
biffé; 19) suivi de la biffé; 20) suivi de la
biff-é; 21) tend à son maître ajouté
au-dessus de donne biffé, tend suivi de remet
biffé; 22) le texte de ce brouillon correspond au passage de la
mise au net qui commence par elle supplia mon Oncle de la renvoier avec
Biondina; 23) au fond du coeur ajouté au-dessus de la
ligne; 24) mais il...d’elle ajouté au-dessus de dailleurs
comment se passer de Bianca dans une maison où l’actrice tous les
jours [un mot illisible] biffé; 25) ajouté au-dessus
de sort que la sienne biffé; 26) suivi de lui donnoient
mille morts biffé, qui par inadvertance n’a pas été
biffé; 27) suivi de il faloit prendre soin de la parure d’un
amant qui ne songeoit plus a lui biffé, prendre. . .parure
ajouté au-dessus de plaire son amant biffé, plaire
a été laissé dans le texte, sans doute par inadvertance;
28) qui aidoit...s’habilloit ajouté au-dessus de la ligne;
29) suivi de & de jusqu’au soin des biffé; 30) ajouté
au-dessus de donnant biffé; 31) suivi de Adele biffé;
32) quand elle...elle ajouté au- dessus de en la secourant
biffé; 33) suivi de voir biffé; 34) etoit abattue
ajouté au-dessus de pleura beaucoup elle etoit biffé,
lasse suivi de elle etoit biffé, foible suivi
de elle n’eut pas la force ou le courage de partir biffé;
35) Il eut falu...pleurer ajouté en partie au-dessus de Elle
pleuroit biffé; 36) ajouté au-dessus de dire biffé;
37) Je suis fachée...moi ajouté au-dessus de J’ai
oublié d’apporter biffé; 38) suivi de Mlle
biffé; 39) vous crois ajouté au-dessus de trois mots
biffés illisibles; 40) 41) ajoutés au-dessus de Fatime
biffé; 42) de Mlle del ajouté au-dessus
de dont j biffé; 43) suivi de nues biffé; 44)
suivi de y font biffé; 45) suivi de que vous m’avez ecrit
biffé; 46) dès qu’elle...ecrit ajouté au-dessus
de la ligne; 47) etonné...d’audace ajouté au-dessus
de n’ayant pas le courage de le dementir biffé; 48) suivi
de ne vit pas que biffé au-dessus de la ligne; 49) et
ne douta...donné ajouté au- dessus de de l’ordre qu’il
avoit donné biffé; 50) suivi de par toutes sortes
de derisions biffé; 51) avec derision...s’arrogeoient
ajouté au-dessus de sur elle le plus odieux despotisme biffé;
52) Enfin...s’en allerent ajouté en marge et au-dessus de
Enfin les deux Bacchantes ivres de vin & d’insolence se retirerent
Bianca s’etoit renfermée auprès de son enfant quelque tems
avant leur biffé; 53) suivi de & la fin de cette orgie
biffé; 54) son ressentiment ajouté au-dessus de derision
rage biffé; 55) à la honte & ajouté
au-dessus de la ligne; 56) suivi de douleur biffé; 57) Bianca
ajouté au-dessus de la ligne, mais suivi de dans l’etat
où il etoit biffé; 58) Il resolut...comediennes
ajouté au-dessus de la ligne, resolut ajouté au- dessus
de se promit biffé; 59) alors...se coucha ajouté
au- dessus de la ligne; 60) ajouté au-dessus de alterée
biffé; 61) lui promettoit ajouté au-dessus de voulut
biffé; 62) suivi de Il hesita biffé; 63) suivi de
dit Bianca biffé; 64) Il voulut ajouter ajouté
au-dessus de Mon Oncle biffé; 65) précédé
de Elle a dit biffé en marge; 66) 67) ajoutés au-dessus
de chose biffé; 68) ajouté au-dessus de la ligne;
69) Se sentant...dormir ajouté au-dessus de la ligne; 70)
suivi de allumée & biffé; 71) & il voulut...livre
ajouté au-dessus de tombant de ses mains alla biffé;
72) suivi de le gueridon biffé au-dessus de la table
biffé; 73) suivi tantot parcouroit biffé, comme...
& le jardin. & le jardin ajouté au-dessus de au-dessous
de la ligne; 74) on avoit [un mot illisible] ajouté au-dessus
de etoit biffé; 75) précédé de elle
biffé sans doute par inadvertance; 76) ajouté au-dessus de
sure biffé; 77) dort...rideau ajouté au-dessus
de mouvemen a cessé dans la chambre biffé; 78) d’une
fenetre...ouverte ajouté au- dessus de chambre de son maitre
bien persuadée qu’il dort biffé; 79) suivi de qui
donnoit sur biffé; 80) suivi de doucement biffé;
81) de son maitre ajouté au dessus du lit biffé
et suivi de qui donnoit biffé; 82) suivi de autant
biffé; 83) ajouté au-dessus de lui voir faire biffé;
84) ajouté au-dessus de la ligne; 85) suivi de se rafermit
biffé; 86) une fenetre basse...entre en marge; 87) ajouté
au-dessus de frape biffé; 88) ajouté au-dessus de
et le biffé; 89) suivi de qui reveille un chien qui
biffé; 90) La lampe...tant qu’ ajouté au-dessus de
la ligne, La lampe précédé de Tant biffé;
91) suivi de les aboyemens du chien reveillent toute la maison biffé;
92) suivi de fidele biffé
au-dessus de la ligne; 93) garottée & entrainée
ajouté au-dessus d’un mot biffé illisible et suivi de en
prison biffé; 94) précédé de fit
biffé; 95) toujours...sa raison ajouté au-dessus de
jamais elle n’avoit perdu biffé; 96) & je demande
une promte mort, l’auteur a écrit dans un premier temps je
ne demande que la mort et l’a corrigé; 97) c’est un accès...eprouvat
jamais ajouté au-dessus de la ligne; 98) & devoit...Dieu
ajouté en partie au-dessus de & qu’elle ne s’en repentoit
pas Elle refusa de voir biffé; 99) ajouté au-dessus de
la ligne; 100) hais...où il fut en marge; 101) un penible...retenues
ajouté au-dessus de silence etoient biffé; 102) de
dire...paroles ajouté au-dessus de d’ouvrir la bouche a
biffé; 103) chacun leur eut ajouté au-dessus de chacun
biffé; 104) ce qui. . .dechiré ajouté au-dessus
de la ligne et suivi de mal vous biffé; 105) suivi de Quel
mal vous m ’avez fait quelle perte ne puis-je pas vous biffé;
106) M’aviez vous...violente ajouté au-dessus de Quel
vol vous m’avez fait. Quelles habitudes vous m’avez donne biffé;
107) suivi de deux biffé; 108) Soit oubli...d’affection
ajouté au-dessus de la ligne; 109) mais biffé au-dessus
de la ligne; 110) & les parens...une part ajouté au-dessus
de La part que la loi lui donnoit ainsi qu’a ma mere dans cette succession
ne laissoit pas d’être considerable. Il vendit, dans cette succession
ajouté au-dessus de dans un heritage, biffé; 111)
de niece...longtems en marge; 112) ses remords...regrets
ajouté au-dessus de la ligne; 113) suivi de les lieux où
les scenes de son malheur passées il biffé, d’affreuses
scenes s’etoient biffé au-dessus de de son malheur; 114)
causoit...plaisir ajouté au-dessus de la ligne; 115) précédé
de A peine biffé; 116) à la fois ajouté
au-dessus de la ligne; 117) & nerveuse ajouté au-dessus
de la ligne; 118) quelques heures ajouté au-dessus de deux
jours biffé; 119) & je fis...cadavres ajouté
au-dessus de la ligne; 120) suivi de sur les deux cadavres biffé;
121) que je portai...l’autre ajouté au-dessus de la ligne;
122) ajouté au-dessus de la ligne; 123) mot illisible ajouté
au-dessus de deux mots biffés illisibles; 124) suivi de a ceux
qui vivent & les devoir biffé, 125) l’admiration qui...celui
d’oter en marge, l’ordre de ces phrases est incertain; fin du brouillon;
126) nouvelle version d’un passage dont on trouve deux versions dans la
Suite; 127) suivi de Il etait mort biffé; 128) suivi de mais
biffé; 129) je l’ai commandé...mais ajouté
au-dessus de la ligne; 130) suivi de & biffé, 131) suivi
de une biffé; 132) dans mon imagination ajouté
au-dessus de la ligne; 133) & funebre ajouté au-dessus
de la ligne; 134) ajouté au-dessus de la ligne; 135) précédé
de en biffé au-dessus de la ligne; 136) précédé
de Il faut donc reprit Constance passer rapidement sur le reste de notre
navigation biffé; 137) Me de Vaucourt ajouté
au-dessus de la ligne; 138) absout suivi de j’avois mis dans
mes temoignage que je lui [mot illisible] rendu tant de biffé,
La ajouté au-dessus de la ligne; 139) m’avoit vu...croire
ajouté au-dessus de la ligne; 140) précédé
de me crut biffé; 141) J’avois le biffé au-dessus
de Plus je jurois; 142) ajouté au-dessus de la ligne; 143)
suivi de qu’il mon coeur n’eut rien eprouvé de serieux qu’il
n’y eut pas dans mon coeur un sentiment serieux & profond & je
sai qu’on fit à M. de Merival biffé; 144) sai..fit
un ajouté au-dessus de la biffure précédente;
145) s’eloigner...libre ajouté au-dessus de de quiter
dès qu’il fut en liberté de peur biffé, de
moi suivi de le plutot possible biffé au-dessus de la
ligne; 146) ajouté au-dessus de la ligne; 147) Je souhaitois...de
ajouté au-dessus de J’aurois donné tout au monde pour
le revoir pour biffé; 148) suivi de il falut rester privée
de cette satisfaction biffé; 149) à qui je le dis
ajouté au-dessus de la ligne; 150) suivi de mais cette proposition
achevant biffé; 151) lire de m’eclairer; 152) d’une
pareille ajouté au-dessus de de cette biffé; 153)
acheva...faire ajouté au-dessus de faisoit biffé;
154) suivi de la ajouté au-dessus de la ligne; 155) suivi
de je chassai biffé; 156) fut chassée ajouté
au-dessus de la ligne; 157) suivi de cette biffé; 158) suivi
de ce mot aussi m’eclaira biffé; 159) précédé
de & j’aprouvai sa biffé et suivi de plusieurs mots biffés
illisibles; 160) précédé de & ne l’ai jamais
revue biffé, Secretement m’ecriai-je... ignominieusement
en marge; 161) ajouté au-dessus de mon oncle biffé;
162) ajouté au-dessus de la ligne; 163) la maturité
ajouté au-dessus de l’age mur biffé; 164) suivi de
pourtant biffé; 165) tout-a fait ajouté au-dessus
de toute biffé; 166) premiere...occasions ajouté
au-dessus de toute ma precipitation qui selon les gens & les gens
& les occasions a été appellée biffé;
167) ajouté au-dessus d’un mot biffé illisible; 168) suivi
de impetuosité & biffé; 169) ajouté au-dessus
de precipitation biffé et suivi de J’avouerai mem a ma
honte que meme encore aujourdhui cette petulance est plutot amortie par
mon indolence aussi ancienne qu’elle, que par la sagesse & par le reflexion
biffé; 170) ajouté au-dessus de gens biffé;
171) Bientot l’on vit biffé au-dessus de la ligne; 172) précédé
de m’ biffé; 173) ajouté au-dessus de nui et
été biffé; 174) ajouté au-dessus de
amant biffé; 175) debarrassée...sinon ajouté
au-dessus de sans liens aucun que ceux de biffé; 176) suivi
de complaisant biffé; 177) d’inclination...reconnoissance
ajouté en partie au-dessus de je l’aimai il ne me contraignit
biffé; 178) complaisance & bonté ajouté
au-dessus de complaisance biffé; 179) suivi de points
biffé; 180) Il me traita...que en marge; 181) Je n’ai...autant
ajouté au-dessus de J Combien je n’ai vu tant biffé;
182) suivi de aussi biffé; 183) suivi de d’inter biffé;
184) ni...d’hommes ajouté au-dessus de la ligne; 185) ajouté
au-dessus de la ligne; 186) les classes...paÿs ajouté
au-dessus de la ligne; 187) suivi de mais outre le savoir biffé
au-dessus de personne ne le savoit que biffé; 188) précédé
de & biffé; 189) ni d’empressement ajouté au-dessus
de la ligne; 190) au contraire ajouté au-dessus de meme
biffé; 191) en marge; 192)pouvoit...faire ajouté au-dessus
de etoit instruit de biffé; 193) l’on ajouté
au-dessus de la ligne; 194) ajouté au-dessus de la ligne; 195) suivi
de de le dire biffé; 196) ajouté au-dessus de la ligne;
197) ajouté au-dessus de Jamais biffé; 198) suivi
de rien de revoltant dans leurs biffé au-dessus de jamais
rien de revoltant biffé; 199) point d’actions peu decentes
ajouté au-dessous de jamais rien de revoltant biffé;
200) une certaine...vice ajouté au-dessus de leur mesure
biffé; 201) ajouté au-dessus de la ligne; 202) précédé
de etions biffé; 203) J’ai vecu...etions et permettre
ajoutés au-dessus de la ligne; 204) suivi de pour biffé;
205) suivi de ’ai biffé; 206) & suffoquer ajouté
au-dessus de la ligne; 207) ajouté au-dessus de la ligne; 208) acheter
la liberté de ajouté au-dessus de la ligne; 209) suivi
de ce que biffé; 210) suivi de on la suit & biffé;
211) suivi de deja biffé; 212) Dans les...deja dit
ajouté au-dessus de la ligne; 213) ajouté au-dessus de me
trompoient biffé; 214) ajouté au-dessus de que je
biffé; 215) suivi de à leur gré biffé;
216) revenir à une ajouté au-dessus de reprendre
une conduite biffé; 217) contre lui ajouté au-dessus
de la ligne; 218) suivi de dailleurs biffé; 219) ajouté
au-dessus de la ligne; 220) leur timidité ajouté au-dessus
de l’autre biffé; 221) si je ne me trompe ajouté
au-dessus de principalement biffé; 222) Beaucoup d’
ajouté au-dessus de Les biffé; 223) n’auroient...tems,
l’auteur a écrit dans un premier temps Emigrés suivi
de des premiers n’ont ils jamais pensé rentrons et l’a corrigé;
224) suivi de religion biffé; 225) suivi de allons
biffé; 226) des sacrifices genereux ajouté au-dessus
de une biffé; 227) ajouté au-dessus de sage &
ferme biffé; 228) suivi de nos biffé; 229) précédé
de Il n’y a biffé; 230) ajouté au-dessus de la ligne;
231) suivi de charmés de ce courage qu’ils auroient mille fois
essayé d’avoir biffé, chacun d’eux biffé
au-dessus de qu’ils biffé; 232) dans une ajouté
au-dessus de une biffé; 233) suivi de une troupe biffé;
234) on craint d’etre ajouté au-dessus de ou l’apostat
seroit biffé, craint précédé de
craindroit biffé; 235) suivi de timidité la
biffé; 236) l’un a l’autre ajouté au-dessus de la
ligne; 237) suivi de trois mots biffés dont seulement le premier,
Dieu, est lisible; 238) ajouté au-dessus de la ligne; 239)
suivi de l’hom biffé; 240) précédé de
des biffé; 241) voudroient & ajouté au-dessus
de la ligne; 242) beaucoup de ajouté au-dessus de les
biffé; 243) précédé de sentir biffé;
244) beaucoup...zelés ajouté au-dessus de les fanatiques
biffé; 245) suivi de les Democrates biffé; 246) &
si vous excitez des clameurs ajouté au-dessus de & aux
clameurs qui s’elevent biffé; 247) suivi de Ces clameurs
vous feront reconnoitre de vos pareils biffé; 248) suivi de
reconnoitrez vous biffé au-dessus de reconno joui
biffé; 249) & ces clameurs meme...entre vous et en marge;
250) ajouté au-dessus de la ligne; 251) suivi de & qu’il
passoit sa vie à dissimuler & à se contraindre biffé;
252) suivi de pas biffé; 253) suivi de jamais toujours
il a saisi toutes les biffé au-dessus de mais jamais il n’a
negligé une seule occasion de me biffé; 254) Mais
dans...de me ajouté au-dessus de la ligne; 255) suivi de ou
biffé; 256) il n ’a rien...de faire ajouté au-dessus
de la ligne; 257) par son ajouté au-dessus de dans l’
biffé; 258) j’espere ajouté au-dessus de Il n’est
pas digne lui biffé; 259) suivi de de plaire biffé;
260) suivi de le biffé; 261) sa passion ajouté
audessus de la ligne; 262) suivi de je ne pourois biffé;
263) sa douleur ajouté au-dessus de ses regrets biffé;
264) se prepare ajouté au-dessus de s’expose biffé;
265) de regrets ajouté au-dessus de a avoir des regrets
biffé; 266) à mon egard ajouté au-dessus de
la ligne; 267) & obligeante ajouté au-dessus de &
bonté biffé; 268) ajouté au-dessus de la ligne;
269) pour moi ajouté au-dessus de la ligne; 270) suivi de
mais en m’en remettant la biffé; 271) ajouté au-dessus
de ce biffé; 272) suivi de chez eux biffé;
273) le texte de ce brouillon correspond au passage de la Suite qui commence
par N’y auroit il pas beaucoup d’Emigrés qui ont pensé
à dire, rentrons; 274) tems; suivi de aba biffé;
275) précédé de deser biffé; 276) 277)
278) ajoutés au-dessus de la ligne; 279) n’ose ajouté
au-dessus de craint biffé; 280) précédé
de d’ biffé; 281) de ce brouillon, dont le verso est blanc,
il ne reste que le côté droit de la feuille; les mentions
de ‘M. l’abbé’ et de ‘mon devoir’ nous permettent d’attribuer ce
fragment aux Trois femmes et probablement à la Suite du roman;
282) ajouté au-dessus de regiment biffé; 283) ajouté
au-dessus de ]viter biffé; 284) Elle etoit ajouté
au-dessus de Auprès de ma mere biffé; 285) suivi de
repondit l’abbé biffé; 286) Je n’aurois su que
choisir ajouté au- dessus de la ligne et précédé
de [p]referé distinctement biffé; 287) suivi de J’avois
vingt ans biffé; 288) & de laisser ajouté
au-dessus d’un mot biffé illisible; 289) peut-être...Holland[ois]?
ajouté dans le marge; 290) de l’utilité des ajouté
au-dessus de relativement aux biffé.
COMMENTAIRE
1. Le principal intérêt de ces textes est de révéler
la rapidité avec laquelle les données de son récit
affluent à l’esprit d’lsabelle de Charrière. Par instants
cette scène a pour elle la force d’une vision (MG).
2. Lire elles dupèrent.
3. Ce début de phrase demeure suspendu.
4. Isabelle de Charrière hésite entre le discours direct
et indirect.
5. Entendre et il tomba.
6. la chambre de: entendre de son amant.
7. là lire le.
8. Entendre sans doute aussi amenée.
9. Entendre le ou un silence (voir note 101 de nos Notes
de texte).
10. Entendre sans doute peut souffrir ou souffre.
11. Autre version du duel, très proche du premier texte (voir ci-dessus
p. 159).
12. et me tins: lire et je me tins.
13. ...du tout, c’est-à-dire si peu que ce soit.
14. etalage: affectation (MG).
15. Lire craindre.
16. Lire mauvaise.
17. Praalder était le maître de mathématiques de la
jeune Belle de Zuylen (voir GODET, I, 136 et la lettre de Belle au baron
Adolf van Pallandt du 29 mars 1765).
18. Par ce féminin Isabelle de Charrière se trahit...
19. Selon toute probabilité il s’agit ici du ‘Fragment sur Jan Praal’
que nous avons publié dans notre Appendice II et qui ne se trouve
pas dans le texte définitif des Trois femmes.